Vatican au bord de la crise de nerf
7 février 2017
La pose d'affiches mettant en cause le pape le matin du 6 février dans les rues de Rome montre une nouvelle fois que les évolutions voulues et mises en place par le pape continue d'entretenir une forte tension au Vatican.
Christophe Dickès : Il est vrai que depuis plusieurs mois, le Vatican a été le théâtre d’un véritable chamboulement. En octobre dernier, tous les membres de la Congrégation pour le Culte divin ont été remplacés du jour au lendemain !
Ce dicastère, qui gère les questions en matière de liturgie, sujet central dans l’Eglise, est l’équivalent de nos ministères. Seul le cardinal Sarah, qui jouit d’une popularité incontestable, a été épargné par ce que qu’il faut bien appeler une purge administrative.
Quelques semaines plus tard, parce qu’ils avaient critiqué le pape au cours d’une conversation privée, trois prêtres de la Congrégation de la Doctrine de la Foi ont été renvoyés du jour au lendemain sans autre forme de procès et sans aucune explication. Il faut souligner que, dans leur grande majorité, les employés du Vatican apprécient peu François. Par exemple, la réforme des services de communication du Saint-Siège, qui a des effets directs sur des institutions historiques (Radio Vatican, Osservatore romano), est très mal vécue de l’intérieur.
Enfin, le Vatican est aujourd’hui au centre d’une lutte sur l’interprétation de l’exhortation apostolique Amoris laetitia. Un texte écrit par le pape à la suite du synode sur la famille (2014-2015) et qui laisse entendre, sans l’affirmer clairement, que les divorcés remariés peuvent accéder à la communion. Or, quatre cardinaux ont demandé au pape François une clarification sur ce texte qu’ils estiment en opposition objective avec les écrits de Jean-Paul II et l’enseignement de l’Eglise sur le mariage. Ils ne sont pas les seuls à faire cette analyse : des évêques, des théologiens et des canonistes sont montés au créneau sur cette question en évoquant entre autres le trouble des fidèles. A ce jour, le pape a offert comme seule réponse un silence que beaucoup estiment hautain, en désaccord avec la fonction pontificale dont le rôle est précisément d’arbitrer les conflits.
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