Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, et le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. / I. Demangeat
La croix a été enlevée. L’autel, recouvert d’une nappe neutre, en coton bleu. Délicatesse à l’intention des juifs qui ont pris place dans le grand chapiteau de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), à l’image du grand rabbin de France, Haïm Korsia. Ce dernier salue justement le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, qui vient de présider ici, en ce matin du 13 juillet, la célébration eucharistique. Chaleureux et simple, il lui chuchote quelques mots à l’oreille avant de s’asseoir, à sa droite, et de choisir l’humour pour débuter avec lui son intervention autour de la miséricorde.
« Il paraît que chez vous, au bout de trois jours, cela bouge », lance ainsi Haïm Korsia après avoir avancé la nécessité du mouvement dans l’attitude miséricordieuse. Le cardinal Barbarin entre dans le jeu : « Le grand rabbin de France rend hommage à la résurrection de Jésus », ironise-t-il légèrement de sa voix grave. « Je respecte seulement votre croyance, enchaîne le rabbin. Dis-je quelque chose quand je vous vois porter une kippa ? », poursuit-il en désignant la calotte du cardinal. Rires, non feints et non dissimulés, des deux intervenants. Suivis largement par les 2 500 personnes réunies ce jour sous la tente, parmi lesquelles Aude-Marie Colombié, fille de l’initiateur des rencontres « Découvrir le judaïsme, les chrétiens à l’écoute ». Celles-ci, qui ont lieu pour la première fois à Paray-le-Monial, rassemblent 400 personnes, jusqu’à dimanche, en parallèle de la session 25-35 ans, organisée par la communauté de l’Emmanuel.